un mouvement de travelling de la part du photographe, une rotation de buste sinon, mais toujours le boîtier qui bouge durant l'action d'obturation et l'objectif qui suit la zone à figer. Plusieurs sujets possibles: un personnage en mouvement (ma fille sur un manège, un cycliste qui passe, un geste sportif,...), ou alors on inverse le repère cartésien (c'est le photographe qui est en mouvement, par exemple passager en voiture, pour réaliser des clichés "à la volée").   Une frontière toujours respectée (un héritage de documentations oubliées depuis): 1/60 ème de seconde. C'est pas forcément fondé,nourri de mysticisme, c'est certain, parce que j'ai toujours raisonné selon l'axiome "en deçà de 1/60ème, une respiration et c'est le flou de bougé du photographe" (en tous cas c'est la règle lorsqu'on fait pas du filé, à moins de disposer d'un stabilisateur numérique, sur objectif par exemple).

De toutes façons, la règle, à l'heure du numérique, où la pellicule est une relique et la "gâche" relative, c'est de, si possible, tenter plusieurs paramétrages si la situation à photographier peut être récurrente. Je ne suis donc pas contre des essais autour de 1/60ème de seconde (à 1/30ème et 1/100ème par exemple).

Exemples, donc.

Cycliste guadeloupéen



On peut grossièrement tricher avec Photoshop pour accentuer la dynamique de mouvement par une petite soufflerie :


Louison sur un manège:

Bon là j'ai vraiment triché en retouchant "à la grosse" :

Sur cette dernière, pas besoin d'amplifier quoi que ce soit, le résultat original est convenable.

Avant tout, il faut "sentir" le sujet, être en phase totale avec son parcours et, une fois cette technique maitrisée, on peut se laisser aller à enrichir le mouvement de suivi par un effet de zoom. Pour la mise au point, mieux vaut se positionner en mode "autofocus spot permanent mode SERVO" (çàd que l'objectif fait le point en permanence sur la zone contenue dans le sport désigné, le central c'est plus simple).


Si l'on décompose chronologiquement les actions d'un bon filé, cela donne ceci (dans un laps d'obturation de 1/30ème de seconde, voire moins, à 1/200ème maxi) :

- calage du spot d'autofocus sur la cible que l'on souhaite nette et figée

- suivi du mouvement, le doigt à mi-course sur l'obturateur pour conserver la mise en point constante (mode SERVO)

- au moment opportun, déclenchement de l'obturateur, tout en restant dans le suivi du sujet

- avant la fin de l'obturation, (le mouvement devant se conclure impérativement sur le sujet à "figer"), on peut adjoindre un petit effet de zoom.

Certains résultats seront d'heureux accidents, d'autres le fruit d'une communion contrôlée avec le sujet et son mouvement, l'anticipation étant souvent un facteur de réussite. Et une image originale et naturelle, sans retouche d'accentuation du filé est davantage un "trophée".